Qui dit Toulouse, dit terre du rugby. Voilà qu’est née une nouvelle discipline sportive unique au monde : le céci-rugby. Le céci-rugby est une nouvelle manière de pratiquer le rugby, accessible aussi bien aux voyants qu’aux non-voyants ou malvoyants, avec des règles adaptées pour préserver l’esprit du rugby et la sécurité des pratiquants.
Une pratique inventée à Toulouse en lien avec la Fédération Française de Rugby et encadrée par le Club de Toulouse Montaudran Rugby, grâce à un partenariat entre : le Comité Départemental 31, la ligue Occitanie du rugby, le conseil départemental de la Haute-Garonne et l’Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse.
Sur le terrain :
Tous les joueurs portent un bandeau et sont donc en situation de cécité totale. Ils mobilisent les autres sens, notamment le toucher et l’audition, pour développer d’autres habiletés qui leur permettent d’évoluer dans l’environnement, individuellement et collectivement.
Le terrain est délimité par une structure gonflable 30/20 mètres ou à défaut par des plots. Les équipes sont constituées de 5 ou 7 joueurs. Tout déplacement d’un joueur est obligatoirement avec une main en avant et annonce vocale par un mot pour le localiser.
Le plaquage est interdit. Lorsqu’un joueur est au sol (ce qui peut arriver) l’arbitre arrête immédiatement le jeu. Lorsqu’un joueur tombe le ballon à terre, le jeu est stoppé et il y a engagement de l’équipe adverse. Le temps de jeu réel est de 2 périodes de 10 minutes.
Pour distinguer les équipes, l’une porte un maillot lisse (ordinaire), l’autre un maillot avec des picots (reconnaissable au toucher).
Pour se diriger vers le but, une personne voyante se signale pour indiquer la bonne direction en fonction du sens du jeu. L’arbitre donne également des informations comme par exemple : approche de la touche (bordure de la structure gonflable ou de la ligne de plots), proche en-but , arrachage du ballon (turn-over).
Le ballon est sonore, il émet un son grâce un boitier électronique qui est introduit à l’intérieur. L’arbitre peut régler le son en en fonction de la nuisance sonore extérieure. Il fonctionne avec une batterie rechargeable. A défaut du ballon sonore car il est expérimental, le joueur porteur annonce BALLE dès qu’il a celui-ci entre ses mains.
La transmission de la balle se fait de la main à la main autour d’un maul ou bien entre 2 joueurs qui se suivent. Il y a parfois de belles actions individuelles comme par exemple le cadrage / débordement et bien d’autres.
Le rugby, c’est un sport de combat collectif mais c’est avant tout un jeu où règne l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la solidarité, la convivialité, mais aussi l’inclusion de tous et le plaisir partagé.
L’équipe de Toulouse Montaudran Rugby
A ce jour nous sommes 8 joueurs (2 filles et 6 garçons) de différents âges et porteur d’un handicap visuel licenciés au club du Toulouse Montaudran Rugby et nous souhaitons faire partager l’expérience à un plus grand nombre de personnes déficientes visuelle ou non.
Jean-Gabriel Bresson, membre de l’équipe
« Je suis moi-même porteur du Syndrome de USHER type 2, donc d’une surdicécité et je trouve entièrement ma place au sein de l’équipe, d’autant plus que je fais partie du projet depuis ces débuts en 2019. Au début je dois avouer je me sentais un peu dépassé, mais au fil des entrainements j’ai réussi à me concentrer et développer des aptitudes et stratégies personnelles et collectives à adopter vis-à-vis de mon handicap. Comme quoi tout est possible malgré un handicap quel qu’il soit. »
C’est à la fois un sport inclusif et une sensibilisation à la déficience visuelle pour les valides.
Un travail est en cours en lien avec la Fédération Française de Rugby, la ligue Occitanie du rugby et notre équipe, sur la réalisation de tutos accessibles pour que cette discipline puisse se développer au-delà de nos frontières locales.
Pour en savoir plus : la page Facebook : https://www.facebook.com/groups/732952378209485
Pour les contacter : Olivier CHABOT 06 66 26 73 34 et Jean-Gabriel BRESSON : 06 87 25 79 35
Article écrit par Jean-Gabriel BRESSON
[VIDEO] Reportage de l’émission Rugby magazine :